« Vous arrive-t-il aussi avec le régulateur que, subitement, la voiture freine super fort ? Ça m’arrive sur l’autoroute, mais aussi sur des routes normales, sans explication » : ce message, partagé sur un forum Tesla par un propriétaire, date de septembre 2020. Il évoque un phénomène baptisé phantom breaking ou « freinage fantôme », touchant les voitures Tesla quand elles s’en remettent à l’Autopilot. Problème ? Il ne semble pas avoir disparu aujourd’hui, malgré les nombreuses mises à jour appliquées depuis.
Dans un article publié le 2 février, le Washington Post évoque une augmentation des plaintes à propos du freinage fantôme. Selon les chiffre obtenus auprès de la NHTSA, agence en charge de la sécurité routière aux États-Unis, 107 notifications ont été enregistrées ces trois derniers mois. Ce n’est pas vraiment le volume qui est alarmant, plutôt l’évolution : il n’y en avait eu que 34 en 22 mois auparavant. En octobre 2021, Tesla a dû revenir à une précédente version de l’Autopilot et, visiblement, cela n’a pas suffi.
Qu’est-ce que le freinage fantôme ?
Le freinage fantôme, comme son nom l’indique, se matérialise par une décélération plus ou moins importante à un moment voulu. Il s’agit bien évidemment d’un grand danger routier : outre la frayeur que cela peut engendrer pour les occupants de la Tesla, il y a un risque de collision avec le véhicule qui précède (s’il se trouve trop près et anticipe mal). « Nous l’avions nous-mêmes constaté lors de l’essai longue durée de la Model 3 Grande Autonomie. La voiture avait à plusieurs reprises freiné sur la voie de gauche, passant de 130 km/h à moins de 70 km/h en quelques mètres », rappelle Automobile Propre en novembre 2021, une preuve que le freinage fantôme demeure un gros souci.
C’est une fois encore l’Autopilot qui est pointé du doigt. Censée fournir des aides au pilotage ultra perfectionnées et amenée à devenir de la conduite 100 % autonome, la technologie est très souvent dans le viseur des autorités. D’ailleurs, la NHTSA s’est déjà emparée du dossier et agira en conséquence si le freinage fantôme présente un risque avéré. « Cela inclut des discussions avec le constructeur », indique Lucia Sanchez, porte-parole de l’agence.
Pour certains, cette hausse des plaintes est peut-être liée à la décision de Tesla de ne miser que sur des caméras pour ses assistances. Le freinage fantôme est effectivement dû à la détection d’un obstacle inexistant. Phil Koopman, professeur spécialiste de la sécurité des véhicules autonome, explique : « Les autres entreprises utilisent différents types de capteurs qui se répondent entre eux, pas seulement de multiples caméras. » Peut-être que Tesla Vision, conçue pour surveiller les alentours comme le feraient des yeux humains, amène plus d’erreurs qu’un dispositif impliquant aussi des radars (contrairement à ce que prétend l’entreprise). On rappelle aussi que Tesla refuse d’intégrer un LiDAR, pourtant plébiscité par plusieurs constructeurs.
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