Pour les voitures électriques, la menace n’est pas tant la hausse des carburants et de l’énergie, que celles des matières premières et les problèmes d’approvisionnement. Les constructeurs automobiles vont être impactés de manière très différente par la guerre en Ukraine. Certains le seront plus rapidement ou plus durement que d’autres, mais tous seront concernés par les hausses du coût des matières premières : Aluminium, Nickel, Cuivre, etc.
Les premières conséquences sont déjà visibles : certaines marques ont répercuté sur les prix de vente la hausse des matières premières. Les augmentations de tarif des Tesla Model 3 et Y sont loin d’être passées inaperçus. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
Des coûts de fabrication qui grimpent
Les matières premières n’ont pas attendu la guerre en Ukraine pour commencer à grimper. Nous vous parlions ainsi de la hausse du lithium au mois de janvier. Il y avait déjà un mouvement de fond bien en place sur certaines matières, notamment les métaux. Entre le jeu de l’offre et la demande, la spéculation et maintenant des sources d’approvisionnement russes écartées ou sanctionnées par le conflit, il n’en fallait pas plus pour que les prix sur le marché d’échange s’affolent.
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Le nickel, que l’on retrouve dans les batteries de véhicules électriques, a même réussi à augmenter de 110 % en une journée, le 8 mars dernier. La cotation du nickel a même été suspendue depuis, alors qu’elle avait dépassé les 100 000 dollars la tonne.
L’aluminium est aussi largement touché par des prix revus à la hausse. Si l’acier est encore beaucoup utilisé dans l’automobile, l’aluminium s’est fait une part belle dans l’industrie du véhicule électrique. L’aluminium permet d’alléger des éléments de la structure (châssis) des véhicules, sur laquelle les batteries jouent déjà beaucoup au niveau du poids. Il entre aussi en jeu dans la fabrication des packs batteries.
Le cuivre est également au cœur des spéculations. Des faisceaux électriques à la batterie, c’est environ 85 kg de cuivre que l’on retrouve dans les véhicules électriques selon l’association américaine du développement du cuivre. Un volume de cuivre qui est beaucoup plus important que dans un véhicule thermique.
Toutes ces augmentations seront forcément répercutées sur le client final, à plus ou moins brève échéance. Tesla a pris pour habitude de réagir rapidement pour répercuter à la hausse, comme à la baisse, ses prix par rapport aux coûts de production. Rivian a aussi annoncé près de 20 % d’augmentation. Chez les constructeurs historiques, il n’y a généralement pas d’effets d’annonce sur les tarifs, surtout à la hausse. Ce qui ne veut pas dire que ces hausses ne sont pas déjà répercutés à l’achat d’un véhicule neuf.
Des délais rallongés et des fermetures de chaînes de montage
Comme pour la pénurie de semi-conducteurs, certains constructeurs sont directement touchés par la guerre en Ukraine. Ce sont surtout les constructeurs européens qui risquent d’en subir plus directement les conséquences, car plusieurs d’entre eux font appel à des fournisseurs dont la production est basée en Ukraine ou en Russie.
Des groupes comme Volkswagen, BMW ou Mercedes disposent de fournisseurs en Ukraine, qui ne sont plus en mesure de livrer les chaînes d’assemblage depuis le début de la guerre. La conséquence de ces pénuries est une production à l’arrêt pour certaines usines.
Pour le groupe Volkswagen, ce sont notamment les usines de Wolfsburg et Zwickau qui vont subir des interruptions de la production pour plusieurs jours. Dans ces usines sont fabriquées les modèles de la famille ID et d’autres modèles électriques du groupe sur la plateforme MEB. La chaîne de production des Porsche Taycan est également dans la même situation.
Une nouvelle crise, aux lourdes conséquences, dont les constructeurs automobile se seraient bien passés.
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