Sur le marché automobile, Tesla est en avance sur deux critères : l’autonomie (grâce à une efficience largement supérieure à la moyenne) et la partie logicielle. Très vite, le constructeur a opté pour une approche très tech de la voiture. Par conséquent, son catalogue s’articule autour de produits qui évoluent constamment, même après avoir quitté les usines. En d’autres termes, à l’instar d’un smartphone ou d’une console de jeux vidéo, l’interface des voitures Tesla change. Chaque année, il y a même une grosse mise à jour qui améliore l’ergonomie.
Fin 2021, Tesla a donc mis à jour sa flotte avec la version 11 de son système d’exploitation maison. Au menu : un écran repensé avec une focalisation sur ce qui est essentiel à la conduite, la visualisation des angles morts grâce aux caméras, quelques options de confort et, bien sûr, un peu de fun (un mode Light Show — ou Jeu de Lumières — pour bluffer ses proches). À l’occasion d’un long essai de la Model 3 la moins chère (plus de 1 600 kilomètres parcourus), on a constaté à quel point la partie logicielle des Tesla est un bonheur.
En termes d’interface, il y a Tesla et les autres
Renault, Mercedes, Peugeot, Audi, BMW ou encore Toyota savent faire des voitures. C’est un savoir-faire qu’ils maîtrisent depuis des décennies. En revanche, quand il faut imaginer une interface tout à la fois moderne et fonctionnelle, c’est un peu plus compliqué. Trop souvent, l’infodivertissement des voitures s’appuie sur un design poussiéreux, qui souffre de la comparaison avec nos smartphones (qui évoluent très, très rapidement). À ce défaut s’ajoute l’absence de mises à jour à distance (les acteurs s’y mettent seulement maintenant). Bref, c’est un tout autre métier.
Tesla y a vu une aubaine : en se lançant très tardivement sur le marché, il lui fallait trouver des arguments en plus pour percer. Outre la focalisation sur la motorisation 100 % électrique, il y a donc cette volonté d’associer automobile et tech dans un mariage parfait, quand les ingénieurs de la concurrence peinent toujours à prendre le pli. D’ailleurs, certaines entreprises préfèrent désormais s’en remettre à des géants de la tech. C’est par exemple le cas de Volvo et de Renault, qui travaillent de concert avec Google, via la plateforme Android Automotive (un bon choix), pour leurs voitures les plus récentes (comme la Megane E-Tech). Cela permet d’avoir accès à des services plébiscités et, surtout, qui fonctionnent très bien (Google Maps, mais pas que).
On navigue sur l’interface Tesla comme sur un smartphone
L’habitacle de la Model 3 — et du Model Y, son cousin SUV — est un contre-pied à ce que nous connaissons des autres voitures. Il n’y a strictement aucun écran de bord derrière le volant : tout est affiché sur l’immense dalle qui trône au centre. La partie gauche est dédiée aux informations sur la conduite (vitesse, visualisation de l’environnement du trajet, logos pour les phares…). C’est aussi là qu’on accède aux options de confort (sièges chauffants, climatisation) et aux réglages — très complets — de la voiture. Cerise sur le gâteau : on peut piloter certaines commandes à la voix (« ouvre la boîte à gant »).
Écran de qualité ?
La Model 3 est équipée d’un écran de 15 pouces doté d’une définition 1080p. En termes de confort visuel, c’est un excellent choix.
La partie droite montre une grande carte, qui donne accès à un GPS complet (avec planificateur de trajets, comprenant les arrêts pour la recharge en cas de besoin). C’est également sur la droite qu’on peut afficher certaines applications, comme la boîte à jeux vidéo, le mode théâtre (Netflix, Twitch…) ou encore Spotify. Si l’interface de Tesla propose autant de fonctionnalités, c’est tout simplement parce qu’elle est incompatible avec les surcouches tierces (Android Auto et/ou Apple CarPlay). Elle doit par conséquent être la plus complète possible.
Tout est fluide, encore plus depuis le passage à l’architecture AMD Ryzen. D’autant que Tesla a éliminé les quelques défauts d’ergonomie de la précédente version (les onglets cachés derrière des manipulations peu évidentes). Le constructeur a en outre intégré une petite barre personnalisable en bas de l’écran, pour lancer rapidement une application (façon macOS).
On peut effectivement choisir jusqu’à quatre raccourcis, positionnés à côté d’un bouton qui permet de tout afficher (symbolisé par trois petits points), lui-même logé à côté d’un raccourci vers la dernière application lancée. Tout est logique et la fermeture d’un volet est simple comme bonjour (on balaye vers le bas, façon smartphone sans bouton en façade). On a fait tester cette interface à des novices de Tesla et ils ont tous été bluffés par ce qu’ils ont vu.
Des petits bonus qui vont du cool à l’inutile
Tesla est tellement en avance qu’il se permet quelques excentricités dans son interface. Dans la boîte à divertissements, on trouve de tout. On appréciera, bien sûr, de pouvoir profiter d’un épisode de sa série Netflix en cours quand la voiture est reliée à un Superchargeur (pour passer le temps). On aimera aussi lancer une petite partie de Cuphead pour varier les plaisirs, entre autres jeux vidéo (le catalogue grandit régulièrement, puisque Tesla a de grandes ambitions sur le gaming).
En revanche, le « coussin péteur » virtuel — avec choix du bruit produit par le pet –, le spectacle son et lumière, le mode Père Noël ou encore la transformation de la carte du GPS en planète Mars sont des fonctionnalités anecdotiques, certes rigolotes. Au mieux, on les montrera une fois à ses amis pour épater la galerie. Mais toujours est-il que les ingénieurs pourraient consacrer leur temps à autre chose. Heureusement que ces quelques traits d’humour sont gratuits et noyés dans les vrais apports de chaque mise à jour.
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