En novembre 2021, la Loi Montagne est entrée en application en France. Cette loi oblige les automobilistes circulant sur certains territoires, à proximité des massifs montagneux, à être équipés de dispositifs hivernaux pour leurs pneumatiques. Cette obligation s’applique alors sur la période s’étendant du 1er novembre au 31 mars, qu’il y ait de la neige ou non sur les routes.
Cela tombe bien, aujourd’hui, premier avril 2022, il neige, notamment sur des territoires non couverts par l’obligation. L’occasion de pointer du doigt une faille dans les textes votés, et de rappeler qu’éduquer les automobilistes serait sûrement plus utile que de les obliger sans expliquer.
Une loi détournée de son but premier
Au travers de cette loi, le gouvernement voulait éviter les scènes de voitures bloquées de longues heures sur les axes de circulation à cause de la neige. L’idée était donc d’encourager les automobilistes à être équipés en conséquence pour réduire ces risques.
Si des pneus hiver ou 4 saisons (ou « toutes saisons ») ne font pas des miracles, ils offrent une adhérence suffisante sur la neige pour éviter ces situations de blocage. Une autre alternative était aussi couverte par la loi : disposer de chaînes ou de chaussettes de roue dans son coffre, pour pouvoir équiper son véhicule au besoin.
L’esprit de la loi était bon, mais au moment de définir son cadre d’application, l’affaire s’est corsée. Forcément, les régions les moins exposées aux épisodes neigeux ne voulaient pas avoir à imposer un changement de pneumatiques. La loi s’est donc concentrée sur les zones montagneuses et les environs immédiats. La carte des zones où cette obligation s’applique a été définie par les préfets, commune par commune. Un nouveau panneau a d’ailleurs fait son apparition sur les routes pour informer les automobiles qu’ils entrent dans une zone couverte par la Loi Montagne.
Un maillage territorial, limité aux zones montagneuses, qui montre ses limites aujourd’hui, alors que la neige impacte la circulation dans les zones non couvertes.
Quant à la période visée par la loi, entre le 1er novembre et le 31 mars, elle correspond à ce que nos voisins allemands et suisses appliquent. À la différence des pays limitrophes qui « recommandent fortement » ces équipements, la France est passée par une loi contraignante, avec amende possible en cas d’infraction constatée.
Obliger ou éduquer, le second aurait sûrement de meilleurs résultats aujourd’hui
Quelques centimètres de neige peuvent vite paralyser la circulation routière. Il suffit alors de peu de véhicules en travers de la chaussée pour bloquer les voies d’accès. Une situation qui pourrait être évitée avec des pneumatiques adaptés aux conditions hivernales, y compris pour les territoires peu touchés par un hiver rude.
C’est l’occasion de faire quelques rappels concernant cet équipement. Les pneus sont les seuls éléments physiques qui vous rattachent à la route. On les considère souvent, à tort, comme accessoires, alors qu’ils ont un rôle crucial pour la sécurité, et même sur vos consommations.
Quand on pense pneu hiver, on imagine souvent uniquement la neige, ce qui est réducteur. Leur utilité se fait aussi par temps sec et froid (températures inférieures à 7°C), et surtout sous la pluie, où l’adhérence et la distance de freinage se trouvent grandement améliorées. L’inconvénient des pneumatiques hiver, c’est qu’ils imposent aux automobiliste de les changer au retour des beaux jours, car sinon, ils se dégradent vite. Une contrainte souvent jugée trop lourde pour beaucoup d’automobilistes ne vivant pas proche de massifs montagneux.
L’alternative réside dans les pneus « toutes saisons » ou « 4 saisons », qui conviendront mieux aux zones plus tempérées, non visées par l’obligation de la Loi Montagne. C’est une forme de compromis entre les pneumatiques été et ceux hiver. Ils ont progressé ces dernières années pour offrir aux utilisateurs la réponse adaptée. Ils sont par contre encore assez méconnus du grand public. Une lacune que la Loi Montagne aurait pu, ou dû, combler avec de la communication sur les bénéfices de pneumatiques adaptés, plutôt que miser sur des sanctions aveugles.
Reste aux conducteurs, peu importe leurs pneumatiques, à savoir se comporter sur des sols à adhérence réduite. À ce niveau-là, il y a encore un peu de travail à faire.
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