MG s’intègre progressivement dans le paysage automobile français avec ses voitures électriques. Avec son MG5, la marque débarque avec un break électrique compact au prix d’une Renault Zoé. Ça n’a pas manqué de piquer notre curiosité.

Après deux SUV électriques et un modèle hybride, MG se lance dans la commercialisation d’un break compact. Le MG5 est même le premier break électrique disponible en France, si on met la Porsche Taycan Cross Turismo de côté, les deux modèles ne jouant pas vraiment dans la même catégorie. Cette nouveauté de MG semble être une bonne alternative face aux SUV, son efficience et son bon rapport équipement/prix en font un modèle à découvrir.

Le design extérieur du MG5

Le look du MG5 n’est pas vraiment l’atout principal de ce nouveau break électrique. Son allure un peu pataude et son style légèrement daté ne sont pas vraiment propices au coup de cœur immédiat. On doit cependant préciser que le break s’en sort bien mieux en vrai que sur les photos. Certaines teintes de carrosserie, comme le rouge, arrivent même à rendre ce break un peu plus désirable.

MG5 avant et arrière  // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
MG5 avant et arrière // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Il est certain que face à une Peugeot 308 SW, si elle venait à sortir en électrique, le match serait probablement un échec pour le MG5 côté style. Entre la face avant et l’arrière, on a parfois l’impression d’avoir deux véhicules différents. Côté dimensions, ce MG5 rentre dans le rang, il fait 4.60 m de long pour 1.81 m de large et 1.54 m de haut.

À la différence des SUV donnant l’impression d’être rabaissés sur leurs grandes jantes, ce break semble un peu haut sur ses roues de 17 pouces. Finalement, cela peut être un avantage, parce qu’on peut s’engager sur des chemins de terre sans trop avoir à craindre pour la carrosserie ou les jantes. Il se dégage une impression un peu étrange de son style, ce break MG n’est pas vraiment gracieux. Mais finalement, est-ce ce qu’on en attend ? 

Break électrique MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Break électrique MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Un intérieur bien pensé

Étrangement, à l’intérieur, le MG5 est bien moins désuet. L’habitacle est assez proche de ce que l’on trouve actuellement sur les autres modèles électriques avec notamment une console centrale flottante. Forcément, ce MG5 n’aura pas un écran XXL comme d’autres constructeurs, et certains de ses plastiques sont assez basiques, mais rapportés à son prix, il n’y a rien d’anormal à cela. Son écran d’infodivertissement de 10.25 pouces est de toute manière largement suffisant pour l’usage du véhicule, et son compteur numérique fait bien l’affaire. La comparaison avec des véhicules à tarifs équivalents ne dessert pas ce MG5.

Une fois à son bord, on s’y trouve plutôt bien installés, même si quelques réglages supplémentaires de l’assise du conducteur n’auraient pas été pour nous déplaire. Tous les occupants bénéficient de suffisamment d’espace, y compris les passagers à l’arrière. Sur notre modèle d’essai, nous avions une sellerie claire (en option) qui apporte un peu de luminosité à l’intérieur du véhicule, et c’est plutôt plaisant. Dans l’ensemble, même si l’intérieur est pensé pour être rationnel et pratique, il est plutôt une bonne surprise sur ce véhicule. 

Intérieur MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Intérieur MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Si on opte pour un break, c’est pour disposer d’un coffre de bonnes dimensions. Le MG5 est dans les standards de ce segment avec 479 L en mode 5 places, et jusqu’à 1 367 L avec la banquette arrière rabattue. On regrette juste de ne pas obtenir un plancher plat dans cette configuration maximale. Si vous avez besoin d’encore plus d’espace, vous pouvez remorquer 500 kg et les barres de toits peuvent accueillir un coffre pouvant aller jusqu’à 75 kg supplémentaires, attention par contre aux consommations en hausse dans cette configuration.

Coffre du MG5 // Source : MG
Coffre du MG5 // Source : MG

Deux motorisations et deux batteries technologiquement différentes

Alors que chez tous les concurrents, les plus grosses motorisations sont réservées aux grosses batteries, chez MG, c’est l’inverse. Un élément déroutant qui s’explique par le fait que les deux batteries ne disposent pas de la même composition, et donc pas vraiment les mêmes performances associées.

Dans sa version « autonomie standard », MG5 combine un moteur de 130 kW (177 ch) à la batterie LFP de 50.3 kWh. La batterie LFP est une batterie lithium-fer-phosphate, une chimie que l’on retrouve sur la Tesla Model 3 d’entrée de gamme.

essai routier du MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
essai routier du MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

La version « autonomie étendue » est associée à un moteur moins puissant de 115 kW (156 ch), mais avec une batterie NMC (Lithium Nickel Manganese Cobalt) plus grosse de 61 kWh. C’est cette version que nous avons eu à l’essai.

Le comportement routier du MG5

Quand il est question de comportement routier, MG5 semble avoir trouvé une sorte de compromis intéressant. Le modèle n’est pas sportif, mais pas anémique pour autant. Il est le type de véhicule idéal au quotidien pour bien des automobilistes, qui ne courent pas après les performances. Pour ceux qui apprécient l’écoconduite, ce véhicule peut vous plaire, même si son freinage régénératif n’est pas tout à fait ce que l’on attendait avec les différents niveaux proposés. Le freinage, au sens large, est ce qui nous a le moins emballé dans son comportement routier.

Au volant du MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Au volant du MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Le MG5 offre suffisamment de confort pour ses occupants, sans être cassant notamment sur les ralentisseurs. Pour autant, les routes très dégradées et les virages serrés montreront un peu les limites des choix de suspension du constructeur. Le MG5 prend un peu de roulis, si on hausse le rythme, mais clairement, ce modèle n’a pas vocation à être mené sur une conduite dynamique. Il reste dans tous les cas assez sécurisant à conduire. Cela serait même dommage de l’utiliser en conduite dynamique, puisque parmi ses points forts on peut compter sur ses consommations.

Autonomie et consommations

Sur la version autonomie standard, équipée d’une batterie de 50.3 kWh, l’autonomie wltp annoncée est comprise entre 310 et 320 km (selon la finition). Pour notre version d’essai, la version autonomie étendue avec sa batterie de 61.1 kWh, c’est une homologation pour 380 à 400 km qui est communiquée par le constructeur.

Plus concrètement, si on adopte une conduite apaisée, on peut sur le réseau secondaire s’approcher de la norme wltp pour l’autonomie. En tout cas, nous avons facilement fait baisser la consommation moyenne en dessous des 16.0 kWh/100 km avec une conduite mixte, voire des 15 kWh/100 km en mode promenade. Nous n’avons par contre pas eu l’occasion de tester un trajet sur autoroute à 130 km/h lors de cet essai.

MG5 en charge // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
MG5 en charge // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Pour se recharger, le MG5 dispose d’un chargeur embarqué de 11 kW pour le courant alternatif. Pour la charge rapide, il accepte jusqu’à 87 kW (en DC), un résultat honorable, mais pas exceptionnel pour les amateurs de longs trajets car il faudra des pauses de 30 à 40 minutes en moyenne.

Ce que l’on retient de notre essai du MG5

Si vous vous intéressez au MG5, c’est probablement parce que vous cherchez une voiture électrique rationnelle. Dans cette optique, le MG5 est un bon candidat : il offre de l’espace à bord, du confort, du silence et il dispose d’un équipement bien développé pour cette gamme tarifaire. Il dispose aussi d’aides à la conduite suffisantes pour assister le conducteur au quotidien.

MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
MG5 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Avec le MG5, vous avez également accès à la technologie V2L, ce qui vous permet de brancher des équipements électriques sur votre véhicule pour les alimenter en courant : vélo électrique, trottinette, machine à café, plancha, téléviseur pour regarder un match en pleine campagne ou tout simplement votre ordinateur. C’est finalement assez pratique, et ne vous inquiétez pas : cela ne vide pas excessivement la batterie. La technologie V2l est de série sur ce modèle, mais le câble est en option.

MG5 et sa prise V2L // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
MG5 et sa prise V2L // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Avec son offre tarifaire débutant à partir de 32 490 € (avant bonus), on lui passe quand même plus facilement certains défauts. On peut citer par exemple ses caméras 360° (sur la finition Luxury) qui ont une résolution d’un autre temps, quelques assemblages pas toujours très qualitatifs et quelques petits bugs du système. On ne pourra pas comparer MG à des marques allemandes, ou même françaises, mais on est quand même loin de l’image que l’on peut avoir d’un véhicule chinois. C’est un produit à découvrir. Notre version d’essai, MG5 autonomie étendue en finition Luxury, s’affiche autour des 38 000 € (avant bonus). Même en finition haute, on peut bénéficier d’un break électrique au tarif de certaines citadines.

Le verdict

Le MG5 est un bon break familiale, c’est d’ailleurs le seul sur ce segment pour le moment, et en plus un modèle relativement abordable et bien équipé pour ce gabarit. Même si pour cette gamme de prix, on lui passe facilement quelques défauts, il est difficile de mettre une note plus élevée au MG5, sans se montrer injuste pour les autres véhicules électriques testés par la rédaction. En débutant à partir de 32 490 €, cela signifie qu’une fois le bonus déduit, le modèle passe en dessous des 30 000 €, ce n’est pas neutre. Dans l’ensemble, le MG5 nous a agréablement surpris. Confort, finitions, performances et consommations sont assez bonnes, même si on en veut toujours pour toujours moins cher. En tout cas, pour ce rapport qualité/prix, on en a globalement pour son argent.
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