C’est peu dire que la marque Angell a du boulot devant elle pour rattraper les errances de son premier vélo. Développé trop vite, sorti dans la précipitation, accompagné d’un discours marketing prétentieux, l’Angell Bike s’est brûlé les ailes, l’entreprise accouchant d’un vélo électrique si bugué et mal pensé qu’il en devenait une souffrance à utiliser. Dommage, pour un mode de transport censé donner le sourire.
En substance, Marc Simoncini n’est finalement pas tout à fait opposé à l’analyse que nous faisions lors de notre test du vélo Angell. Lors d’une conférence tenue à Paris le 17 mai 2022 pour présenter les nouveaux Angell Cruiser, où Numerama s’est rendu, l’entrepreneur concède : « On s’est trompé. Les gens veulent un vélo qui marche. » Un aveu qui fait écho aux ambitions de John Mollanger, nouveau CEO d’Angell nommé début 2022 pour faire sortir le navire tricolore de la tempête. Quand nous le rencontrions début avril, ce passionné de vélos et fin connaisseur des problématiques industrielles qui a dirigé Bang & Olufsen à Copenhague nous assurait qu’il avait à cœur de faire d’Angell un vélo agréable à utiliser, participant activement, à son échelle, à changer nos villes embouteillées et polluées.
Angell Cruiser S et Cruiser M, millésime 2022
Cette idée d’un Angell nouveau, qui marche, prend donc la forme d’un nouveau modèle nommé Cruiser. Décliné en version Cruiser M et Cruiser S, cet Angell de 2022 n’a que peu de différences visibles avec celui que nous testions en 2021. Même forme, même batterie surélevée à l’arrière, même écran dans le cockpit. On note tout de même, d’emblée, plusieurs petits changements : les garde-boues sont de série et ne sont plus d’inutiles bouts de bambou et les parties lumineuses du vélo (feu arrière et clignotants), transparents, sont enfin conformes aux rendus 3D que la marque fournissait à la presse lors de son annonce. Exit, donc, le plastique blanc qui donnait un aspect jouet peu plaisant au vélo. Place à une version qui aurait dû être commercialisée dès le départ, à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre de la marque.
Mais les Cruiser d’Angell sont aussi une somme de changements logiciels et matériels. Depuis la parution de notre test, seule revue réalisée indépendamment et qui tranchait avec l’engouement initial de la presse, l’entreprise n’a pas chômé, corrigeant des défauts avérés par dizaine. Ces petites mises à jour peuvent aller jusqu’à corriger des soucis de fond : par exemple, la mise en veille de la batterie n’est plus obligatoire, ce qui permet de s’éviter une opération pénible pour allumer son vélo.
Dès lors, entre ces ajustements logiciels et de comportement qui ont été faits sur les vélos actuels et ceux que les Cruiser dévoilent, il semblerait qu’Angell tienne enfin un cocktail maîtrisé : un vélo électrique connecté, made in France, qui fonctionne. La marque est si confiante qu’elle propose désormais une assurance à la VanMoof, nommée Angell Back, qui garantit le remplacement rapide de vélo en cas de vol, pendant 2 ans. Une manière de convaincre toujours plus d’acheteurs potentiels, pour qui le risque de vol est un frein à l’acquisition d’un vélo onéreux.
Angell Cruiser : prix, disponibilité et promesses
Et pour le coup, les Angell Cruiser prévus à la livraison pour la fin du mois de juin sont onéreux. Nous trouvions les Angell chers pour leur prestation à 2 860 € : les Angell Cruiser sont affichés à 3 490 €, avant les éventuelles aides régionales. Les Angell originaux, renommés Rapides, prennent également plus d’une centaine d’euros au catalogue, passant à 2 990 €. Chez Angell, on explique cette montée par la crise logistique et de matériaux que le monde connaît (et il est vrai que tous les vélos ou presque sont plus chers en 2022), mais aussi par l’attachement à une production en circuit court — une chaîne de montage en France est un engagement social et environnement qui a un coût. L’assurance Angell Back et les accessoires sont également offerts (ces derniers étaient hors de prix sur les Angell originaux).
En face d’Angell, on trouve sur le secteur des vélos à motorisation légère des concurrents très sérieux. Canyon, avec son Roadlite:ON, affiche un vélo extrêmement bien maîtrisé et grisant à conduire, à partir de 2 899 €. À partir de 3 700 €, on peut aller vers les gammes SL de Specialized (notre test du Turbo Vado SL en vidéo), dont la réputation n’est plus à prouver. Pour ces deux vélos, on troque l’aspect connecté, l’assurance et le package d’accessoires pour la garantie d’avoir un produit robuste, durable, simple à prendre en main et grisant dès les premières secondes. En somme, des qualités qu’Angell devra démontrer qu’il possède avec ses Cruiser : nous en aurons le cœur net au mois de juin, à l’occasion d’un test.
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