Après avoir reçu 354 plaintes de propriétaires, les autorités américaines ont commencé à enquêter en février sur un problème de freinage fantôme sur les Tesla. Aujourd’hui, ce sont plus de 750 propriétaires qui ont remonté ce problème. La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) n’a reçu aucun des éléments demandés au constructeur, rapporte Associated Press le 3 juin 2022. Celui-ci doit pourtant répondre à cette requête avant le 20 juin prochain.
Ce n’est pas la première fois que Tesla est rattrapé par les problèmes de freinages fantômes de son autopilot. Les mises à jour à distance du système Tesla atténuent généralement ces problèmes, avant qu’ils ne réapparaissent parfois au détour d’une autre actualisation du système. Au-delà de la gestion logicielle du problème, Tesla a-t-il vraiment les moyens de supprimer ces freinages soudains qui peuvent devenir sources d’accidents ? C’est ce que les autorités américaines souhaitent vérifier au travers de leur enquête.
Avoir accès aux données des véhicules incriminés
Dans le courrier envoyé à Tesla le 4 mai, les autorités américaines demandent au constructeur de fournir plusieurs informations relatives à ces incidents de l’autopilot. Les véhicules visés sont essentiellement les Tesla Model 3 et Model Y de 2021 et 2022, ce qui représente 416 000 véhicules en circulation aux USA. Le problème n’est pas limité aux véhicules de ce pays, puisqu’il n’est pas rare de croiser sur les groupes de propriétaires Tesla des récits et des questionnements autour de ces freinages fantômes. À la rédaction de Numerama, nous avons déjà eu l’occasion d’expérimenter ces freinages soudains sur voies rapides, qui semblent injustifiés, et qui auraient pu entraîner un accident sans reprise rapide des commandes d’accélération.
La NHTSA demande notamment la vitesse initiale à laquelle les voitures ont commencé à freiner, la vitesse finale et la décélération moyenne. Elle souhaite également savoir si les systèmes automatisés ont détecté un obstacle et si Tesla possède une vidéo des incidents de freinage pour pouvoir analyser les informations.
La NHTSA veut aussi obtenir de Tesla des informations sur les capteurs embarqués, sur les tests ou enquêtes internes réalisés sur les problèmes de freinage, ou sur les éventuelles modifications apportées au système. Les autorités s’intéressent aussi à la manière dont le système gère les changements de luminosités (reflets, ombres, éblouissement, pluie…).
Tesla est connu pour avoir accès à de nombreuses informations remontées directement par les véhicules en circulation. Les autorités souhaitent, au-delà des enquêtes internes réalisées par la marque, pouvoir également vérifier les données dont le constructeur dispose pour faire toute la lumière sur ce problème.
Des inquiétudes pour le Full Self-Driving (FSD)
Alors qu’Elon Musk vient d’annoncer étendre son programme de conduite semi-autonome à près de 100 000 véhicules sur le continent américain, la NHTSA craint de voir augmenter le nombre d’accidents impliquant des Tesla.
Les autorités veulent savoir si certains des accidents, parfois mortels, qui ont eu lieu l’étaient avec le FSD activé, ou seulement l’autopilot. Ce qui pourrait mettre un coup d’arrêt aux expérimentations de Tesla en la matière, alors que le constructeur avance rapidement pour faire progresser son système et le déployer à plus grande échelle.
On sait qu’Elon Musk ne voit pas d’un bon œil les demandes de la NHTSA, mais si la marque peut demander un délai supplémentaire pour fournir les éléments demandés, Tesla ne pourra pas botter en touche indéfiniment. Tesla a souvent été plébiscité comme offrant les modèles les plus sûrs, mais cette image est désormais un peu ternie par ce problème de freinage récurrent, que la marque semble peiner à faire disparaître définitivement.
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