Si quelques bornes de recharge publiques disposent de systèmes de paiement par cartes bancaires, cette solution est assez rare en France en dehors des autoroutes. Plus généralement, les automobilistes circulant en véhicule électrique doivent avoir en leur possession pour lancer la recharge : soit l’application de l’opérateur sur leur smartphone, soit un badge RFID compatible. On peut classer les badges de recharge en plusieurs catégories : ceux restreints à un type de réseau local (ou un opérateur de bornes), les badges plus universels et les cartes de recharge de constructeurs.
Les réseaux de recharge sont nombreux et les tarifications appliquées sont très variables selon la solution de paiement envisagée. Voici nos conseils pour ne pas être pris au dépourvu au moment de vous brancher sur les bornes de recharge en France, comme dans les pays voisins.
Comment choisir sa carte de recharge parmi les différentes solutions ?
Les cartes ou badges de recharge universels sont les couteaux suisses à glisser systématiquement dans son portefeuille (ou sa voiture). Plus les cartes de recharge couvrent différents réseaux de bornes, plus vous aurez l’esprit tranquille au moment de prendre la route, sans avoir planifié le trajet dans les moindres détails.
Utiliser une carte de recharge permet aussi de suivre plus facilement les différentes dépenses liées à la recharge, cela sera particulièrement utile pour les professionnels qui font des déplacements en électrique dans le cadre du travail.
Il est possible de choisir un seul badge d’opérateur de mobilité, mais certains utilisateurs en collectionnent plusieurs. Pourquoi ? Tout simplement parce que toutes les cartes de recharge ne couvrent pas toujours tous les réseaux existants, qu’il peut y avoir une panne ou incompatibilité ponctuelle, et surtout que la recharge n’est pas toujours négociée au même tarif. Les plus prévoyants et les plus économes ont donc pris l’habitude de voyager avec plusieurs cartes et/ou badges de recharge, même si désormais beaucoup de bornes sont équipées de QR code permettant de payer à l’acte.
Quels sont les principaux badges à connaître ?
Chargemap Pass
Le badge Chargemap est certainement le plus connu et le plus répandu en France. Il vous coûtera 19,90 € à l’achat, mais sans abonnement ensuite. Il fonctionne avec un grand nombre de réseaux en France, toutefois il s’étend aussi à l’étranger. Plus de 350 000 bornes sont accessibles avec ce badge. Il est l’incontournable de la recharge. Cependant, les tarifs de recharge ne sont pas toujours les plus avantageux par rapport à d’autres badges sur certaines bornes.
Badge Ulys Electric
Le badge Ulys Electric est la carte de recharge du géant autoroutier Vinci. Elle est vendue au prix de 19,90 €, mais est souvent en promotion autour de 15 €. Le badge Ulys Electric est associé à une app qui permet de trouver une station de charge. En plus, Vinci offre 10 % de réduction sur la facture d’électricité.
Freshmile
Découvrez enfin une carte bancaire de prestige : la World Elite Mastercard de Fortuneo est conçue pour vous offrir des services adaptés à votre style de vie et toutes vos envies
Pour 4,99 € d’acquisition, le pass Freshmile donne accès à un réseau de plus de 200 000 points de charge en France et en Europe. Il offre des tarifs assez attractifs sur les bornes du réseau du même nom, mais pas systématiquement sur toutes les bornes compatibles.
Shell Recharge / New Motion
La carte Shell Recharge couvre 300 000 bornes de recharge à l’international. La carte est gratuite, cependant l’opérateur facture une commission fixe de 0,35 € à chaque lancement de charge (dans la limite de 7 € par mois pour la France). Shell précise que toutes les bornes de recharge en France, non opérées par Shell, appliquent des tarifs standardisés, soit un tarif fixe par kWh consultable dans l’application.
Fulli – ex-KiwhiPass
La carte de recharge Fulli remplace la solution anciennement nommée KiwhiPass depuis janvier 2023. Ce badge conserve le principe des deux formules commerciales : soit une carte à 19 € puis 0,70 € par session de charge, soit un abonnement de 24 €/an et des sessions de charge à 0,35 €. Alors que le Kiwhipass annonçait couvrir un réseau de 43 000 points de charge, la carte Fulli couvre désormais 200 000 bornes.
Plugsurfing
L’opérateur Plugsurfing propose une carte à 9,95 €. L’opérateur facture ensuite des frais de service allant jusqu’à 10%, en plus de la session de charge. Le réseau couvert par Plugsurfing est d’abord développé chez nos voisins allemands, il permet de se brancher sur plus de 400 000 bornes dans 30 pays européens. C’est une solution utilisée par plusieurs constructeurs automobiles qui proposent leur propre carte de recharge.
Il existe bien d’autres opérateurs de bornes et d’opérateurs de mobilité qui peuvent proposer des cartes compatibles avec de nombreux réseaux en France, comme à l’étranger :
- Chargepoint
- Izivia
- Ulys
- Station-e
- eBorn
Cet article liste surtout les plus connus et plus utilisés, mais en fonction de votre localisation et du type de bornes, que vous avez pour habitude d’utiliser, d’autres cartes peuvent être pertinentes.
Les cartes de recharge des constructeurs sont-elles intéressantes ?
Les différents constructeurs de véhicules électriques ont suivi le mouvement et proposent presque tous une carte de recharge au nom de leur marque. C’est une manière de faciliter la prise en main d’un premier véhicule électrique et de fidéliser le client.
La première année, suivant l’achat d’un véhicule électrique, la carte de recharge du constructeur est généralement gratuite. Chez certains constructeurs, la période offerte peut être plus longue, comme chez Porsche qui propose le service gratuitement pendant 3 ans. Après cette période, plusieurs constructeurs (BMW, Kia, Hyundai, Volkswagen…) proposent des offres à abonnement mensuel avec plusieurs niveaux de services, pour des tarifs compris entre 5 et 18 €/mois.
Y a-t-il un intérêt à passer par ces cartes de recharge proposées par les constructeurs ? Tout dépend de votre usage et de la formule associée à la carte. Si vous faites fréquemment des longs trajets en utilisant les stations Ionity, les marques faisant partie du consortium Ionity proposent un tarif avantageux pour cette recharge. Cela peut valoir le coup, malgré l’abonnement mensuel autour des 13 à 15 €/mois (à la suite de la période de gratuité).
Toutefois, si vous n’avez qu’un besoin très ponctuel de ce type de recharge sur bornes publiques, faites le calcul sur l’année avant de vous engager sur une formule par abonnement mensuel.
Combien coûte une carte de recharge pour voiture électrique ?
Vous l’aurez compris, il y a presque autant de tarifs possibles que de solutions proposées. Pour retenir l’essentiel, on pourrait classer les offres selon trois catégories :
- Si la carte de recharge est gratuite, l’opérateur se rattrape généralement sur les commissions ou les frais rattachés à chaque recharge que vous ferez sur les réseaux partenaires.
- Si la carte est liée à une formule d’abonnement (par exemple : carte de certains constructeurs), vous devez disposer de tarifs préférentiels sur la recharge sur certains réseaux, sinon l’offre n’a qu’un d’intérêt limité par rapport aux autres solutions.
- Si la carte est payante, les commissions sur vos sessions de charge seront moindres, mais les réseaux offrent différents tarifs négociés aux différents opérateurs de mobilité.
C’est donc la fréquence de l’utilisation de ces cartes de recharge qui doit définir la ou les formules les plus adaptées à votre besoin de recharge.
L’application Chargeprice pour éviter les mauvaises surprises
À la différence des stations-service, le tarif de la recharge n’est que rarement indiqué sur la borne et il peut y avoir des surprises. C’est encore une spécificité du véhicule électrique par rapport aux véhicules thermiques, mais la même borne de recharge peut voir son tarif varier selon le badge utilisé (hors éventuelle commission de l’opérateur en supplément).
La différence de prix est parfois minime, en revanche dans certains cas, les tarifs facturés passent du simple au triple sans vraiment que l’on sache la justification d’une telle différence. Alors, avant de vous brancher sur une borne que vous ne connaissez pas, une petite vérification peut s’avérer utile.
Pour vérifier le tarif qui vous sera facturé, vous pouvez utiliser l’application de votre carte de recharge habituelle. Si vous utilisez plusieurs cartes pour profiter du meilleur tarif possible, alors nous vous recommandons de télécharger l’application ou de consulter le site Chargeprice.
Pour chaque borne, Chargeprice liste les tarifs estimés selon les badges. Même si la liste des prix et le montant réel de la charge ne sont pas exhaustifs et contractuels, cela donne une bonne indication. Vous pouvez aussi librement contribuer à améliorer les informations diffusées sur l’application en signalant les erreurs. C’est une astuce à connaître pour ceux qui cherchent à faire des économies au moment de recharger leur voiture électrique.
Attention aux conditions tarifaires de certaines bornes
Il vaut mieux prendre le temps de lire les petites lignes sur la tarification de la charge. Pour les véhicules électriques, plusieurs éléments peuvent influer sur le prix d’une recharge :
- Une facturation à la minute ou au kilowattheure,
- Des différences de tarif entre les bornes de différentes puissances pour un même opérateur,
- Des frais d’occupation de la place si vous restez après la fin de votre charge,
- Des tarifs qui fluctuent selon les horaires ou les durées de la charge.
La recharge sur borne publique peut ressembler à une jungle hostile. Il vaut mieux être bien préparé pour éviter de se faire surprendre. La généralisation du « plug & charge » (brancher & charger), comme peuvent l’expérimenter les conducteurs de Tesla aux superchargeurs, participera certainement à faciliter et à homogénéiser la question de la recharge. En attendant, c’est à vous de choisir les badges de recharge qui conviennent à votre usage.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.