Dodge semble ne pas trop savoir comment vendre sa première voiture électrique. La marque doit-elle tenter de convertir ses clients qui possèdent des voitures thermiques, ou bien séduire ceux déjà sensibles aux motorisations électriques ? À en juger par la dernière vidéo promotionnelle de Dodge, publiée le 2 décembre 2024, il n’est pas certain que la marque le sache elle-même.
Si les publicités américaines osent souvent critiquer les autres marques, davantage que les publicités européennes, on se demande si Dodge n’est pas allé un peu trop loin cette fois. Les internautes n’ont pas été particulièrement tendres en retour.
Vraie « muscle car » américaine, ou pas ?
Dodge veut que sa Charger Daytona soit considérée comme une « muscle car » à part entière. Cette catégorie de véhicules est née dès les années 1950 avec des sportives américaines généralement à gros moteur V8. Il n’y a pas réellement de définition officielle, mais les Ford Mustang, Chevrolet Camaro et Dodge Charger sont assimilés à cette catégorie. Des carrosseries bodybuildées et des gros moteurs qui font du bruit : c’est un résumé un peu cliché, mais cela reste assez factuel. Mais alors, est-ce qu’une voiture électrique peut être une muscle car ?
Les puristes vont bien sûr crier au scandale. Dodge veut cependant se battre pour conserver cette appellation. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Dodge Charger Daytona électrique émet un faux bruit de pot d’échappement, aussi sonore que celui d’une vraie sportive thermique. C’est sa réputation que Dodge joue avec cette première entrée dans le monde de la voiture électrique.
Une attaque contre les voitures électriques ennuyeuses
Il n’en reste pas moins que pour faire connaître son modèle, Dodge a choisi de rabaisser les autres voitures électriques. La vidéo promotionnelle les considère comme « faibles », « sans âme ». Le style est bien sûr assez proche des autres vidéos de la marque : un discours d’homme en colère, qui a besoin d’une voiture capable de déraper et de brûler de la gomme.
Tesla en prend d’ailleurs pour son grade. Il ne fait aucun doute que le passage sur les véhicules autonomes faits pour dormir est une référence à la marque d’Elon Musk. Avant de trop fanfaronner, il faudra quand même voir comment cette Dodge Charger Daytona s’en sort face à la Tesla Model S Plaid.
« Nous sauvons la planète 670 ch à la fois »
La publicité joue sur les clichés habituels de la voiture écologique construite pour l’avenir de la planète. Ce discours policé se fait rapidement envoyer balader, pour affirmer que Dodge en a assez des voitures électriques insipides, et qu’elle a conçu ce modèle pour offrir bien mieux.
Ce à quoi les internautes se font une joie de répondre à la marque en lui rappelant « qu’elle ne fait pas ce modèle parce qu’elle le veut, mais parce qu’elle le doit ». Les consommateurs ne sont pas dupes : ils savent très bien que la Dodge Charger Daytona s’inscrit dans une stratégie d’électrification de l’ensemble des marques du groupe Stellantis.
Certains diront probablement que cette vidéo promotionnelle est du second degré. Hélas, cela semble peu probable. La marque est persuadée d’avoir fait mieux que les autres, ou du moins, elle tente de s’en persuader. Il reste à découvrir si les clients vont réellement mordre à l’hameçon.
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