Alors que l’Europe cherche à être moins dépendante de la Chine pour ses batteries, la signature d’une coentreprise entre Stellantis et le géant chinois de la batterie CATL a forcément de quoi surprendre. Pourtant, il n’y a rien d’illogique dans ce partenariat stratégique pour les marques du groupe Stellantis.
Les constructeurs européens ont manqué le virage des batteries Lithium Fer Phosphate (LFP) : tous se sont surtout concentrés sur les batteries à chimie Nickel Manganèse Cobalt (NMC) et les usines qui ont vu le jour sur le Vieux Continent se sont toutes lancées sur cette chimie, délaissant aux fabricants chinois l’exploitation des batteries LFP, moins performantes, mais moins chères. Depuis, les batteries LFP ont progressé en matière de densité, et l’Europe se retrouve avec des batteries NMC plus couteuses et pas beaucoup plus performantes.
Les premiers échanges entre Stellantis et CATL ont déjà plus d’un an. Ce que l’on découvre le 10 décembre, par un communiqué de presse de la firme française, ce sont les montants investis par celles-ci dans cette coentreprise et le calendrier prévisionnel de développement.
Une troisième usine européenne pour CATL en 2026
Le leader chinois de la batterie a déjà deux autres usines en Europe, à savoir l’Allemagne et la Hongrie. L’accord scelle la construction d’une troisième usine CATL qui sera implantée à Saragosse, en Espagne. Cette usine de batterie se trouvera à proximité de la production des Peugeot e-208 et des Opel corsa électriques.
L’usine devrait produire jusqu’à 50 GWh de batterie en chimie Lithium Fer Phosphate (LFP), une fois la production à pleine cadence. La construction devrait être achevée pour la fin 2026.
Pour quels modèles du groupe français ?
Avec un investissement de 4,1 milliards d’euros, Stellantis prévoit d’utiliser ces batteries LFP pour élargir sa gamme de véhicules abordables. Cela concernera les véhicules du segment B et C qui basculeront sur la nouvelle plateforme STLA Small.
Les prochaines générations de Peugeot e-208 et e-2008, DS 3, mais aussi Opel Corsa et Mokka electric devraient donc bénéficier d’une alternative en batterie LFP après 2026. La prochaine Peugeot e-308 pourrait se retrouver également sur la plateforme, et pourrait aussi avoir cette alternative aux batteries NMC. Il est trop tôt pour confirmer cela.
Des modèles comme la Citroën ë-C3 et ë-C3 Aircross, ainsi que les variantes Fiat Grande Panda ou Opel Frontera, sont déjà en batterie LFP. Elles ne sont pas équipées de batteries CATL. Elles utilisent des batteries d’un autre fournisseur chinois, Svolt.
Quel avenir pour la société ACC en France ?
Tout ceci ne signifie pas que le groupe ACC est mis de côté. La coentreprise entre Stellantis, Saft (Total) et Mercedes continue à développer sa production de cellules NMC pour les véhicules du groupe.
De l’aveu des dirigeants d’ACC, le démarrage a été un peu plus lent que prévu, avec seulement 2 000 batteries produites en 2024. L’entreprise a des objectifs bien plus élevés pour les années à venir. ACC espère produire 2 millions de batteries pour voitures électriques d’ici à 2030.
Les deux types de batteries devraient cohabiter dans la gamme Stellantis, le même modèle pourrait être équipé d’une batterie LFP en entrée de gamme, et d’une batterie NMC pour les finitions haut de gamme. C’est ce que propose Tesla et d’autres marques.
Stellantis a de toute façon multiplié les partenariats et les coentreprises sur la question des batteries. Stellantis explore également aux batteries lithium-soufre pour faire encore baisser la facture finalement pour le client. Il n’y a pas que sur les batteries d’entrée de gamme que le groupe s’est positionné, les batteries solides sont aussi dans le viseur.
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