Conçu par la société suédoise Spotify AB, le logiciel éponyme dédié à l’écoute de musique a rencontré un succès important depuis son lancement public en octobre 2008. Financée par la publicité et reposant sur le modèle « Freemium » (accès gratuit avec la possibilité de prendre un abonnement payant offrant de nouvelles fonctionnalités ou une meilleure qualité audio), l’application s’appuie sur un modèle pair-à-pair très efficace, puisque l’utilisateur n’est pas confronté à un temps de chargement.
Parfaitement légal, détenu à 16,3 % par les maisons de disque (5,8 % pour Sony BMG (investissement de 2 935 euros), 4,8 % pour Universal Music (2 446 euros), 3,8 % pour Warner Music (1 957 euros) et 1,9 % pour EMI (980 euros)), le logiciel ne devrait donc rencontrer aucun souci. Sauf à l’université la plus ancienne du Royaume-Uni, Oxford. Torrentfreak rapporte que l’établissement a décidé de bannir l’application au motif qu’il utilise la technologie P2P.
« Spotify est un service de streaming audio. Le logiciel s’appuie sur un système pair-à-pair de distribution de contenus, et son utilisation est donc interdite sur le réseau de l’université » a indiqué le département informatique d’Oxford, qui reproche à Spotify d’entrainer des frais supplémentaires de bande-passante. Puisque l’application n’a aucune vocation éducative, cela représente donc un gaspillage d’agent pour le contribuable (Oxford étant une université publique), estime le responsable du département.
Si l’université d’Oxford gère évidemment son réseau comme elle l’entend, il est cependant fort dommage d’empêcher des milliers d’étudiants d’accéder à un service musical légal, accessible et gratuit dans sa version de base.
D’autant qu’à l’heure où les ayants droit vocifèrent contre le téléchargement illégal, le logiciel avait même eu le mérite de détourner certains internautes des réseaux peer-to-peer classiques, dans la mesure où de nombreux titres sont justement disponibles sur Spotify. Rappelons qu’une étude menée par l’université du Hertfordshire avait relevé que les 14 – 24 ans piratent chacun plusieurs milliers de titres.
Si le contribuable a toutes les raisons de ne pas souhaiter voir le service public gaspiller de l’argent, il n’est pas certain qu’il tienne pour autant voir la jeunesse britannique être à nouveau poussée vers des solutions illégales…
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