Ipulp, future bête noire des ayants droit français ? Le logiciel, successeur de feu le logiciel Freezer, qui avait défrayé la chronique lors des débats d’Hadopi 1, ne souhaite pas connaitre le même funeste destin. Désormais, sa première mission sera de récupérer des contenus libres de droit. Néanmoins, avec la présence d’encarts publicitaires et un projet d’une telle nature, nul doute que les détenteurs de droits ne laisseront pas les choses en l’état…

Lors des discussions portant sur la loi Hadopi 1 première du nom, un service s’était rapidement fait connaitre auprès des internautes : Freezer était un petit logiciel qui se targuait de pouvoir récupérer en quelques instants des fichiers audio depuis certaines plates-formes musicales légales, comme les fameux Deezer, Jiwa ou Imeem. Malgré quelques précisions indiquant que l’application n’avait a priori rien d’illégal en soi et que seule l’utilisateur final était responsable des contenus téléchargés, Freezer fut obligé de cesser son activité suite à une requête de Deezer.

En gestation depuis plusieurs semaines, le successeur de Freezer vient tout juste d’être lancé aujourd’hui en version 1.2 sur le site officiel. Toutefois, pour ne pas subir le même sort que le logiciel précédent, Ipulp – c’est son nom – s’oriente nettement sur un autre créneau, puisque la page d’accueil annonce ne s’intéresser qu’aux contenus audio libres. Du moins officiellement, puisque des utilisateurs ne tarderont sans doute pas à détourner l’application pour essayer de récupérer des contenus protégés.

Dans son utilisation, Ipulp fonctionne comme un logiciel peer-to-peer classique comme Frostwire. En plus de proposer un moteur de recherche qui liste les résultats dénichés sur le web, l’application permet de lancer plusieurs téléchargements simultanément et de rechercher différentes sources afin de mener à bien sa tâche. Par ailleurs, il est également possible d’avoir un aperçu du fichier audio avant la fin d’un téléchargement. Toutefois, seuls les systèmes Windows (XP et Vista) sont supportés pour l’heure.

Dans la Foire Aux Questions, l’auteur du logiciel précise que « le logiciel n’est pas illégal en soi. C’est à l’utilisateur de vérifier que le contenu n’est pas protégé. L’indexation est indépendante et aucun fichier n’est hébergé sur les serveurs. Nous ne saurions être tenus responsable de toute mauvaise utilisation du service« . Ainsi, l’unique responsabilité reposerait sur l’internaute, puisque Ipulp n’est qu’un intermédiaire technique qui n’est absolument pas lié avec les titres listés.

Finalement, tout dépendrait de l’utilisateur. Or, au regard de la bannière publicitaire présente sur le logiciel et les possibles rentrées d’argent que cela pourrait engendrer, il n’est pas certain que les ayants droit laissent longtemps la situation en l’état. En effet, ils pourraient par exemple invoquer la loi DADVSI qui prévoit des amendes d’un montant maximal de 300 000 euros ainsi que trois de prison pour « toute personne éditant un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisée d’œuvres ou d’objets protégés« . Reste donc à savoir si Ipulp est manifestement ou non un tel logiciel…

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.