Cette affaire n’est pas sans rappeler les fortes pressions subies en 2006 par la Suède, lorsque la Maison Blanche menaçait le gouvernement suédois de sanctions commerciales si celui-ci ne se démenait pas pour mettre fin au plus vite aux activités de The Pirate Bay. Un fait que les États-Unis ont évidemment toujours démenti, malgré l’existence de certains documents prouvant l’existence d’un fort lobbying international.
Même au sein de l’Union européenne, des faits similaires se sont déroulés. Récemment encore, la France, par l’intermédiaire de son ambassade à Stockholm, a contacté la députée suédoise Camilla Lingberg, afin de lui faire bien comprendre tout l’intérêt de la riposte graduée en Europe. Christer Jönsson, professeur à l’université de Lund et spécialiste des questions diplomatiques, avait alors considéré que ce n’était « pas conforme aux bonnes pratiques diplomatiques« . Si les officiels français souhaite « faire des commentaires, ils doivent s’adresser directement au gouvernement et à personne d’autre« .
Cette fois, c’est au tour de l’Espagne de subir d’importantes pressions de la part du gouvernement américain. En effet, selon le site Escolar.net, l’ambassade américaine n’aurait pas hésité à contacter le gouvernement de José Luis Zapatero et l’opposition politique pour leur demander de maintenir les réformes prévues par le ministère de la culture contre le piratage sur Internet.
Interrogé par Escolar.net, un important parlementaire espagnol aurait confirmé ces pressions : l’ambassade aurait bien contacté les deux principaux partis politiques espagnols, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti populaire (PP), pour exiger que le pays reste ferme à l’égard des téléchargements illégaux.
En décembre 2008, grâce à la politique d’ouverture et de transparence souhaitée par Barack Obama, nous avions découvert que certains documents rédigés par les industries culturelles appelaient la nouvelle équipe présidentielle à prendre d’éventuelles mesures de rétorsion contre l’Espagne si le gouvernement de Zapatero ne manifestait pas plus d’ardeur dans sa lutte contre le peer-to-peer.
En effet, ce pays est dans le collimateur des lobbys culturels américains depuis que des juges espagnols ont estimé tour à tour que l’utilisation de logiciels de P2P est légale en Espagne, et que les sites de liens P2P sont également légaux.
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