Pour lutter contre le piratage des contenus, il y a typiquement deux grandes écoles. D’un côté, nous avons les partisans de la ligne dure. Ceux-ci misent avant tout sur des sanctions toujours plus importantes, à travers un renforcement législatif à leur avantage, afin de forcer les internautes à retourner rapidement dans la sphère légale, sous peine de subir des poursuites judiciaires, des amendes et peut-être même des déconnexions Internet.
Et de l’autre, nous retrouvons les promoteurs de l’offre légale qui sont davantage enclins à manipuler la carotte que le bâton. Selon eux, seules des offres légales attractives et de qualité sont capables de persuader les internautes de revenir dans les clous de la loi. Sans un réel effort des ayants droit à ce niveau-là, il sera très difficile d’opposer une réelle concurrence face aux réseaux peer-to-peer.
Bien évidemment, les deux méthodes ne sont pas nécessairement antinomiques. Mais elles n’ont pas exactement les mêmes faveurs chez le législateur et les ayants droit. Ainsi, on se souvient que le rapport Olivennes accordait à peine deux pages sur 25 à l’incitation du développement de l’offre légale. Tout le reste concernait à présenter et légitimer les mesures répressives pour faire plier l’internaute.
Mais encore faut-il obtenir l’aval des ayants droit pour développer une offre légale attractive permettant de lutter contre le piratage. Or dans ce domaine, le pire adversaire du développement légal des offres est parfois l’auteur lui-même. C’est le cas de J. K. Rowling, la célèbre romancière britannique à l’origine de la saga Harry Potter. En effet, par crainte de voir son œuvre massivement piratée, elle a refusé pendant cinq longues années d’entendre parler d’une version e-book d’Harry Potter, de peur de voir son ouvrage être encore plus diffusé illicitement sur Internet.
Sauf qu’évidemment, cela n’a jamais freiné les adeptes du téléchargement. On se souvient qu’il y a cinq ans, J. K. Rowling et son éditeur avaient refusé de livrer une version électronique du livre, pour limiter au maximum les risques de piratage. À tort, puisqu’il aura fallu à peine douze heures pour que des internautes mettent à disposition un premier e-book du sixième tome d’Harry Potter.
Selon l’un des participants à ce projet, le but n’était pas de causer du tort à l’auteure, mais bien de permettre aux fans d’assouvir leur passion. « Je n’encourage pas le piratage« , s’était-il défendu. « Mais il devrait être clair, même pour J.K. Rowling, qu’il y aura toujours du piratage quoi que vous fassiez. La meilleure façon de le minimiser serait de sortir une version e-book officielle. Peut-être avec le livre Harry Potter 7 ?«
Cependant, comme le souligne Benedicte Page, J. K. Rowling semble enfin décidée à revoir sa position sur les livres électroniques. Mieux vaut tard que jamais. Car désormais, tout le monde s’accorde à dire que l’existence d’une offre en ligné, attrayante et riche est sans doute la meilleure façon de répondre positivement au piratage.
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