Le Royaume-Uni reste toujours très partagé sur l’idée d’une version britannique de la loi Hadopi. Si David Lammy, le ministre de la propriété intellectuelle, a rejeté le principe de la riposte graduée, la possibilité de déconnecter les internautes accusés de partager illégalement des fichiers piratés sur Internet est revenue en force le mois dernier dans le cadre d’un rapport sur le développement du numérique en Grande-Bretagne à l’horizon 2012, Digital Britain, et d’un projet de loi.
Et contrairement à la France où nos artistes sont relativement discrets sur la question, les chanteurs et chanteuses britanniques n’ont pas hésité à se positionner dans ce débat, avec parfois plus ou moins de bonheur. Toutefois, hormis quelques rares exceptions, la grande majorité des artistes estiment que la coupure Internet est sans doute une solution trop radicale pour résoudre ce problème.
Hier, c’est au tour du responsable du département des consommateurs à British Telecom, un FAI britannique, de prendre la parole sur le sujet dans un entretien donné au tabloïd The Mirror. John Petter a ainsi affirmé que les mesures pour combattre le piratage Internet serait un vrai problème puisque les mesures préconisées sont excessivement coûteuses. Les marges de profit des fournisseurs d’accès anglais sont déjà très minces a expliqué John Petter, craignant que l’addition soit très salée pour les FAI.
En effet, selon les dernières estimations, le système anti-piratage imaginé par le gouvernement pourrait coûter plus de 365 millions de livres sterling (environ 405,5 millions d’euros) par an à l’ensemble des fournisseurs d’accès à Internet britanniques. Or, en parallèle, Jupiter Research, l’institut utilisé par le gouvernement de Gordon Brown et les responsables de la British Phonographic Industry, une association commerciale britannique de l’industrie du disque, a avancé que l’industrie du disque britannique va perdre 200 millions de livres sterling (environ 221,1 millions d’euros) pour l’année 2009.
« Leurs revendications sont mélodramatiques » explique John Petter. « Affirmer que les gens achèteraient toute la musique qu’ils téléchargent est tout simplement absurde« . Pour John Petter, les lois sont déjà en place pour traiter l’échange de fichiers, mais l’industrie du disque ne souhaite pas s’en servir parce que cela entamerait son image. Sans doute s’accroche-t-elle encore à cette folle équation expliquant qu’un téléchargement illégal est égal à une vente perdue ?
Au final, John Petter s’inquiète de voir une véritable « course aux armements » se profiler à l’horizon. À vouloir poursuivre la guerre contre le piratage des contenus sur Internet, le gouvernement et les majors risquent de pousser les internautes à se disperser sur tout un tas de services plus ou moins fermés et secrets pour continuer d’échanger et de partager. Ainsi, l’exemple du VPN est un cas concret, puisqu’il permet de créer un tunnel sécurisé mettant l’internaute hors de portée de la BPI, des FAI et du gouvernement.
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