L’info payante sur Internet ? Une idée qui a encore du chemin à faire. Selon une étude menée par Lightspeed Research et Trendstream révèle que 4 Français sur 5 sont hostiles à l’information payante en ligne. Pourtant, la situation est assez compliquée pour ce secteur, qui ne peut plus atteindre un équilibre financier uniquement grâce à la publicité contextuelle.

La filière musicale n’est pas la seule à se chercher un avenir à l’heure du numérique et de l’hégémonie du gratuit. La presse en ligne cherche aussi ses marques dans un contexte où les internautes, habitués à consommer de l’information gratuitement, ne se bousculent pas pour acheter de l’information. La situation est d’ailleurs suffisamment problématique pour que le gouvernement débloque 20 millions d’euros pour soutenir les éditeurs de journaux, sous réserve de remplir certaines conditions comme l’emploi d’un journaliste professionnel. De cette façon, journalistes amateurs et bloggueurs seraient automatiquement exclus du système envisagé par le ministère de la culture et de la communication.

Une étude réalisée conjointement par l’institut Lightspeed Research, une filiale de WPP, et le cabinet de conseil Trendstream a révélé que le problème n’était pas seulement structurel. Les internautes se sont habitués à accéder librement et gratuitement à l’information. 79 % des sondés refusent de payer pour de l’actualité en ligne, « peu importe le montant demandé« . Cependant, cette opposition tend à s’estomper avec l’âge et le niveau de vie.

Si de manière générale, un Français sur cinq n’est pas réfractaire à de l’information payante sur le web ils sont 27 % dans la tranche d’âge 55 – 64 ans à se déclarer prêts à franchir ce cap et 25 % des Français à gagner plus de 75 000 euros par an. Pourtant, les internautes Français sont particulièrement friands d’information sur Internet. 43 % des sites visités par les internautes sont édités par des journaux et magazines consacrés à l’actualité, tandis que 32 % des internautes utilisent principalement Internet pour se tenir informés.

À l’étranger, la situation est peu ou prou la même qu’en France. Outre-Rhin, 84 % des internautes sont hostiles à l’information payante sur Internet, selon un sondage publié par Bitkom, l’Union Fédérale de l’industrie de l’information, des télécoms et des nouveaux médias. Le président de Bitkom, Achim Berg, avait d’ailleurs déclaré dans des propos relayés par Electron Libre que « jusqu’ici, il n’y avait aucune disposition à payer pour des actualités ou reportages sur Internet« . Aujourd’hui, « les éditeurs doivent participer, à travers des modèles économiques intelligents, au développement progressif d’une culture du payant sur Internet« .

Du côté des États-Unis, Rupert Murdocha a profité de la publication du dernier exercice de son groupe (moins 3,4 milliards de dollars) pour accélérer la cadence. Désormais, l’ensemble des médias et des sites d’informations détenus par Newscorp est payant. Pour de nombreux sites qui avaient atteint une certaine stabilité financière, la seule rémunération grâce à la publicité contexte ne suffit plus. Moins rentable, la publicité a également été touchée par la crise économique qui sévit depuis plusieurs mois maintenant.

Quelles solutions pour les journaux multimédias ? Aux États-Unis, plusieurs éditeurs de presse ont manifesté un certain intérêt pour un Hulu dédié à la presse. D’autres pistes sont explorées : consultation des archives payantes, subventions gouvernementales, appels aux dons, abonnements… Les propositions pour installer un péage numérique sont nombreuses. Mais une chose est sûre, aucune solution seule n’est aujourd’hui pérenne pour soutenir la presse en ligne.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !