Alors que Freezer se destinait à l’enregistrement en direct des plates-formes musicales comme Deezer ou Jiwa, le projet Ipulp avait tenté de se racheter une conduite en s’orientant complètement vers les fichiers musicaux libres de droits. Or, selon les responsables de l’application, des fichiers protégés par le droit d’auteur circulaient malgré tout entre utilisateurs d’Ipulp… précipitant ainsi sa fermeture.

Le projet aura finalement tenu un peu plus de deux mois. Lancé début septembre pour prendre la relève du très controversé logiciel Freezer, Ipulp avait d’emblée annoncé la couleur : fini le téléchargement illégal, le logiciel allait prendre un virage à 180° en se dédiant exclusivement à la musique libre de droits. Or, malgré cette réorientation, les responsables de l’application ont expliqué sur la page d’accueil du site que « certains fichiers trouvés via Ipulp pouvaient comporter des copyright« .

Pour les administrateurs, c’est évidemment un coup dur. Selon le message laissé sur le site, « une nouvelle version plus performante et incluant plus de sites source était sur le point d’être lancée« . Mais avec la diffusion d’un certain nombre de fichiers protégés par le droit d’auteur, l’équipe n’avait manifestement aucune envie de s’attirer les foudres des ayants droit. La seule autre solution aurait de mettre en place un filtre à résultats, mais cela aurait été « techniquement lent et coûteux« .

La situation était de toute façon intenable avec le couperet de la DADVSI. Si la Foire Aux Questions indiquait bien que « le logiciel n’est pas illégal en soi, c’est à l’utilisateur de vérifier que le contenu n’est pas protégé. L’indexation est indépendante et aucun fichier n’est hébergé sur les serveurs. Nous ne saurions être tenus responsable de toute mauvaise utilisation du service« .

Mais c’était oublier la loi relative au Droit d’Auteur et aux Droits Voisins dans la Société de l’Information promulguée en aout 2006. En effet, celle-ci prévoit notamment des amendes d’un montant maximal de 300 000 euros ainsi que trois ans d’emprisonnement pour « toute personne éditant un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisée d’œuvres ou d’objets protégés« .

Le projet reprendra-t-il un jour ? La porte n’est cependant pas totalement fermée, les responsables indiquant une fermeture « pour une durée indéterminée« .

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