« Nous ne sommes pas un parti « virtuel » » avait prévenu le Parti pirate à l’issue des législatives organisées dans les Yvelines en septembre dernier. Pour sa toute première participation à des élections en France, le mouvement avait réalisé un score très correct, puisque un peu plus de 2 % des électeurs avaient choisi la liste emmenée par Maxime Rouquet, tête de liste dans la 10e circonscription des Yvelines.
Il s’agit désormais de transformer l’essai. Car si ces 2 % sont un résultat assez encourageant au regard de l’évolution du Parti pirate suédois, le mode de scrutin (scrutin proportionnel à deux tours avec prime majoritaire) risque de compliquer la situation pour le Parti pirate. Seules les listes ayant obtenu plus de 10 % des suffrages récoltés au premier tour pourront accéder au second tour. Dans le « pire » des cas, les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages pourront fusionner avec celles disposant de plus de 10 % des votes. Mais il faut se plier au jeu des alliances,
Né en 2006, le Parti pirate vise donc les prochaines élections régionales qui se dérouleront en mars prochain. Si la formation politique cherchera d’ici là à être présente et structurée dans les vingt-deux régions françaises, pour l’heure la section Île-de-France semble la plus aboutie. « La dynamique des régionales comme les autres échéances à venir nous forcent à nous structurer et à nous développer, que ce soit sur nos argumentaires ou par les adhésions. La diversification des modes de communication nous rend indispensable une présence de proximité« , avait alors analysé Laurent Le Besnerais, porte-parole du Parti Pirate au niveau national.
« Le nombre de listes n’est pas encore acté. Nous visons au rassemblement de tous, citoyens et associations. D’ici fin décembre, nous proposerons un document de base pour que chacun puisse apporter sa contribution. Après, une petite dizaine de personnes dans différentes régions sont capables de porter des listes, si liste il y a. Tout ça dépend surtout de nombre de personnes qui nous rejoindrons » a réagi Valentin Villenave, le trésorier du mouvement, interrogé par le Nouvel Obs.
Lui et Jean-Christophe Frachet, tête de liste en Île-de-France, ont profité de cet entretien pour détailler leurs objectifs dans cette prochaine élection, en particulier sur leurs chances d’atteindre le second tour. Si la barre des 10 % semble pour l’heure infranchissable, Jean-Christophe Frachet « ne désespère pas d’atteindre les 5 %« , même s’il est conscient que le Parti pirate peut réaliser un très mauvais score, comme 0,5 %.
Cependant, lorsque le Parti pirate suédois s’est confronté pour la première fois à des élections législatives, en 2006, le mouvement fondé par Rickard Falkvinge n’avait obtenu que 0,6 % des voix. Et pourtant, trois ans plus tard le parti est parvenu à envoyer deux membres au Parlement européen.
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