Depuis l’avènement du fameux web 2.0, l’internaute est véritablement au coeur de la dynamique d’Internet. C’est lui qui envoie la très grande majorité des vidéos sur YouTube, qui partage du contenu avec ses amis sur Facebook ou qui édite bénévolement l’encyclopédie libre Wikipédia. Ce dynamisme se retrouve également du côté de la production culturelle, suite à la dématérialisation de plus en plus grande des contenus.
L’apparition de sites comme MyMajorCompany, Akamusic ou encore ProduceMyLive est une démonstration flagrante de l’importance qu’a pris l’internaute dans la production de contenus (même si ce modèle est encore bien fragile). Plusieurs domaines sont d’ores et déjà couverts par la production communautaire. On peut citer le monde de la musique, mais également l’édition ou le cinéma. D’ailleurs, c’est la voie qu’a emprunté tout récemment Marc Dorcel, célèbre réalisateur et producteur français de films pornographiques
Sur le site MyDorcel.com, la société explique vouloir se tourner vers le système communautaire participatif pour réaliser son prochain long-métrage, doté d’un budget prévisionnel de 85 000 euros. Pour le financer, Marc Dorcel a donc choisi de le saucissonner en parts. Selon l’investissement de l’internaute (une part coûte 20 euros), différents avantages seront débloqués, dont certains seront en natures (ce n’est pas ce que vous pensez !).
De base, tous les producteurs-internautes auront droit à quatre privilèges : l’accès au backstage VIP, aux votes participatifs, aux jeux et concours ainsi qu’à la projection en avant-première du film. Ensuite, plus l’investissement sera important, plus l’internaute obtiendra de nouveaux bonus. Jusqu’à six parts, l’investisseur sera tenu loin du tournage. En revanche, si vous avez les moyens de vous payer 250 parts (5 000 euros), vous serez invité à suivre le tournage, à bénéficier d’une séance photo avec les actrices, à avoir votre nom au générique au rang de co-producteur et un dîner avec l’équipe du film, dont Marc Dorcel.
Mais il y a encore mieux. À partir de 500 parts (10 000 euros), l’internaute pourra réaliser sa propre scène pornographique. Comme l’explique le site web, c’est le « statut ultime » puisque c’est vous qui « produisez votre propre scène X ! C4est vous le chef. Vous décidez du casting, du scénario, des costumes…« . Ceci dit, il est clair que votre casquette de chef ne vous autorisera pas à faire n’importe quoi. Pas question de faire un suff movie pornographique.
Pour l’heure, pas moins de 138 producteurs ont déjà manifesté leur soutien au projet de Marc Dorcel, permettant de réunir pas moins de 15 100 euros (près de 18 % du montant total à réunir). Le film, intitulé Mademoiselle de Paris, devrait sortir cette année. Son synopsis est particulièrement évocateur : « ses jambes voilées de noir, elle fait cliqueter ses talons sur les trottoirs, de nuit comme de jour elle aime être sexy, attirer les regards et rêves secrètement de rencontres insolites…« .
Enfin, on ne peut s’empêcher de sourire devant le découpage du budget prévisionnel. En effet, sur les 85 000 euros de départ, près de 3 % (2 550 euros) sont consacrés aux protections anti-piratage. Les contenus pornographiques étant les premiers à être piratés sur le web, on se demande combien de temps vont tenir ces DRM d’un autre temps…
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