Et si Facebook devenait le premier réseau social à réunir un milliard de membres ? Posée il y a quelques années, cette question aurait été balayée d’un revers de la main. Mais désormais fort de ses 500 millions d’inscrits, et alors que les premiers bénéfices arrivent, le réseau social peut théoriquement prétendre à toutes les ambitions.
Ce rêve est d’autant plus accessible que Facebook est encore absent de certains grands pays, notamment en Asie. Car si le réseau social s’est imposé très rapidement dans les pays utilisant le système d’écriture latin, c’est une autre paire de manches lorsque la barrière de l’écriture vient s’ajouter à la barrière de la langue.
À l’occasion du festival de la publicité à Cannes, Mark Zuckerberg a affiché ses objectifs. D’ici trois ans, au mieux, le site devra avoir conquis les derniers bastions encore fermés au réseau social. « Nous sommes pour l’heure à quatre pays dans lesquels nous ne sommes pas leaders » a expliqué le jeune PDG, dans des propos rapportés par le Financial Times.
Il s’agit du Japon, de la Russie, de la Chine et de la Corée du Sud. Une tâche d’autant plus difficile que chacun de ces pays dispose déjà réseau social local bien en place. En Corée du Sud, nous retrouvons Cyworld, tandis qu’au Japon c’est Mixi l’endroit le plus populaire. Ce dernier est d’ailleurs très hermétique, dans la mesure où l’inscription se fait par cooptation, et le nouvel inscrit doit prouver qu’il est bien japonais (adresse mail d’un opérateur nippon par exemple).
Mais la plus grande difficulté sera évidemment de percer sur le marché chinois. D’une part, parce que l’Empire du Milieu propose déjà un « Facebook-like » avec Renren, dont l’interface n’est pas sans rappeler celle du célèbre réseau social américain.
Et d’autre part, la Chine s’est retrouvé dans un face à face inattendu avec les Etats-Unis après les attaques subies par Google et de la volonté du moteur de recherche d‘arrêter de censurer son service en Chine. Les frictions ont été assez fortes, conduisant des politiques de premier plan à intervenir dans le débat. Après cet épisode, pas sûr que le gouvernement central accepte l’arrivée de Facebook tel quel, ou alors il sera castré de nombreuses fonctionnalités.
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