Comme en 2007, Prince expérimente une nouvelle façon de distribuer sa musique en s’appuyant sur des magazines et des journaux. Si c’est un pied de nez aux maisons de disques et aux disquaires, c’est également le signe que Prince ne veut pas s’appuyer sur de nouveaux canaux de distribution légaux, comme iTunes.

Dire que Prince ne porte ni Internet ni les nouvelles technologies dan son coeur serait un euphémisme. À l’occasion d’un entretien accordé à The Mirror, le célèbre chanteur et ancien rival de Michael Jackson a d’ailleurs eu le loisir de redire tout le mal qu’il pensait du réseau des réseaux. Une position que d’aucuns trouveront très radicale, mais qui est sans nul doute liée aux aux différents procès qu’il a engagé pour faire respecter sa propriété intellectuelle, quitte à s’aliéner ses propres fans.

Interrogé sur la façon dont sera distribué son nouvel album, 20Ten, Prince a expliqué au journaliste que le lancement du CD en Europe à travers l’achat d’un quotidien ou d’un magazine, à partir du 10 juillet prochain. Ainsi, c’est le Daily Mirror et le Daily Record qui permettront de diffuser l’album au Royaume-Uni et en Irlande, tandis que le Het Niewsblad et le De Gentenaar couvriront la Belgique (la partie flamande). Pour l’Allemagne, il s’agira du magazine Rolling Stone. Et ainsi de suite pour les autres pays européens.

Ce n’est cependant pas la première fois que Prince s’essaie à de nouveaux modèles économiques pour distribuer son œuvre musicale. Déjà en 2007, le chanteur avait réussi à se passer de l’industrie du disque pour diffuser largement son album, Planet Earth, au Royaume-Uni, au grand dam des maisons de disques et des disquaires. Mais cette fois, l’artiste cherche plutôt à se passer des nouveaux canaux de distribution. Comme iTunes.

« Internet est complètement fini. Je ne vois pas pourquoi je devrais donner mes nouveaux morceaux à iTunes ou à n’importe qui d’autre. Ils ne vont pas me payer une avance pour ça, et ensuite ils sont mécontents parce qu’ils ne peuvent pas obtenir [ma musique] » a lancé Prince.

« Internet, c’est comme MTV. À une époque, MTV était à la mode et puis c’est devenu soudainement obsolète. De toute façon, tous ces ordinateurs et gadgets numériques ne sont pas une bonne chose » a-t-il poursuivi. « Ils ne font que remplir votre tête de chiffres et cela ne peut pas être bon pour vous » a asséné Prince.

Pourquoi une telle opposition au net et à la diffusion de son album au format numérique ? Peut-être parce que Prince s’est retrouvé empêtré dans des combats judiciaires tout autour du monde. En effet, l’artiste n’a – et cela peut se comprendre – pas supporté de voir son œuvre être piratée massivement sur Internet. Mais plutôt que de creuser du côté des solutions légales, le chanteur a décidé de tout rejeter (il a même mis un terme à son site officiel) et de poursuivre massivement les individus qui violeraient sa propriété intellectuelle.

Au final, Prince a adopté une position plus radicale encore que les maisons de disques elles-mêmes. Non content de rejeter les solutions légales, le chanteur a également poursuivi en justice YouTube, eBay et The Pirate Bay, puis s’attaquer à ses propres fans pour ensuite menacer YouTube d’un nouveau procès s’il ne retirait pas une vidéo… d’une chanson dont il ne détenait pas les droits.

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