Alors que certains se plaisent à décrire l’espace numérique comme « un Far Ouest high-tech« , où « des hors-la-loi » peuvent profiter d' »une zone de non droit » pour « piller sans réserve dans des entrepôts clandestins« , l’actualité nous rappelle que la loi, aussi imparfaite soit-elle, s’applique bel et bien sur Internet.
Que ce soit sur les réseaux sociaux, les jeux vidéo en ligne ou même lorsqu’il s’agit du droit d’auteur, la justice et les autorités ont la capacité pour intervenir dans et à travers la sphère digitale en cas d’infraction. Même lorsqu’il s’agit d’un vol physique d’une console de jeux vidéo.
Et si les forces de l’ordre ont déjà démontré qu’ils n’hésitent plus à s’appuyer sur les sites communautaires comme Facebook ou Twitter pour traquer les délinquants, le shérif-adjoint du comté d’Howard, Matt Roberson s’est montré encore plus astucieux. Poursuivi depuis plusieurs mois pour trafic de drogue, Alfred Hightower avait jusqu’à présent échappé au shérif, en passant la frontière canadienne. Mais sa passion pour World of Warcraft a fini par lui être fatal.
En effet, au cours de son enquête, Matt Roberson a découvert que le jeune homme était un joueur régulier du célèbre MMORPG développé par Blizzard. Il n’en fallait pas moins pour qu’un plan germe dans son esprit : contacter la société californienne pour lui adresser une citation à comparaitre. C’était un coup de poker, car l’entreprise n’avait pas d’obligation légale à coopérer : Blizzard se trouvait en dehors de la juridiction du shérif, l’Indiana.
Mais quelques temps plus tad, le policier reçu un ensemble d’informations transmises par la firme califorienne, dont l’adresse IP du joueur, l’historique du compte de jeu, les informations personnelles et bancaires, le nom des personnages joués et des serveurs occupés. Grâce à ces données, et avec l’aide des autorités canadiennes, Matt Roberson a été en mesure de localiser la cache d’Alfred Hightower (plus connu en jeu sous le pseudonyme de Rastlynn), et de demander son extradition.
La morale de cette histoire, s’il y en a une, c’est bien qu’Internet est loin d’être une « zone de non-droit », même sur des mondes virtuels fantastiques. Dès lors, la « campagne de civilisation des nouveaux réseaux » proposée par Nicolas Sarkozy semble vraiment d’un autre âge… et hors-de-propos.
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